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Vous connaissez le Mille Bornes ? Dans la famille, on a une vieille version, avec des gaphismes seventies plutôt sympas. Aujourd'hui, en route vers la Bretagne pour récupérer le bateau, on a rencontré la carte Accident. Du coup il va falloir passer notre tour jusqu'à lundi en espérant qu'il nous permettra de tirer une carte Réparations.
D'ici là, nous sommes immobilisés à Arzal, dans le bateau… sur la remorque.
Des nouvelles bientôt, si je pioche une carte Wifi.
En attendant, on mange des mûres. Sous la pluie. La Bretagne quoi.
À chaque fois que je prends l'avion, je ne peux m'empêcher de penser à cette scène magnifique de Porco rosso, où le héros flotte avec son avion au-dessus des nuages, hors temps et hors vie.
Je pense au personnel naviguant, toujours suspendu entre deux fuseaux horaires. Dis-moi Pauline, où est ton vrai foyer ? Là-haut ou bien dans ces villes où tu n'es que de passage ? Ou alors ne te sens-tu chez toi que dans ton appartement parisien, pied-à-terre bien nommé que tu t'apprêtes pourtant à quitter pour une année américaine ?
Quelque part au-dessus de l'Europe, j'écoute Pink Floyd.
Ce soir, c'est paquetage d'affaires en vue de mon départ de Finlande demain matin tôt.
Ne pleurez pas, mon été nordique continue cependant sur d'autres rives de la Baltique. La connexion internet se fera au gré des ports et sera donc sans doute plus aléatoire. Mais pour l'instant, crochet par la France et mon chez-moi histoire de défaire puis refaire ma valise.
C'est fou le nombre de fils que je trimballe avec moi.
(Notez bien que c'est l'appareil photo de mon frère qui apparaît ici, le mien n'ayant pas le don d'ubiquité.)
Dimanche, mon frère et moi allons visiter Hvitträsk [vitresk], un ensemble de maisons construites par plusieurs amis architectes. Là, au bord d'un lac perdu dans une forêt d'épicéas aux pieds desquels poussent des myrtilles, les artistes se recevaient les uns les autres dans des intérieurs meublés sur leurs plans. Et comme c'est vraiment perdu, les invités venaient avec famille pour plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Pour dire, l'arrêt de train c'est juste des rails, un quai en gravier d'où part une piste en terre et des arbres. Et 2,7 km de marche pour arriver au musée. À l'aller sous la pluie, au retour sous un soleil de plomb. Le temps change vite ici. Et c'est beau.
Au trentetroisième jour, je pense à Monet.
Samedi, mon frère, son groupe d'amis et moi partons pour la jolie ville de Porvoo en train à vapeur. Oui oui, en train à vapeur. C'est génial ! La locomotive verte et brillante déroule tranquillement pour nous des paysages de forêts de bouleaux et de champs de seigle. Parfois, le train s'arrête même complètement pour changer l'aiguillage et siffle avant de repartir, cahin cahan. Les automobilistes nous saluent au passages à niveaux et nous leurs rendons leurs signes avec enthousiasme. Je somnole, bercée par l'allure et par l'ambiance bruyante des wagons pleins.
J'ai même pu monter dans la locomotive !