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Biotope singulier
Jardin à l’abandon, herbes folles qui croissent,
Mon esprit en jachère bruisse de sons violents ;
Rues, halls, cité pressée, mouvement incessant,
Le corbeau qui croasse.
Amphithéâtre plein, l’érudition à verse
Inonde le terreau de quelques jeunes pousses ;
Ainsi cet ignorant tapis de feuilles rousses
Le savoir le traverse.
Bientôt, à la faveur d’un instant de soleil,
Les Muses égarées retrouvent un chemin
Vers le botanique secret. Leurs mains renferment
L’âme qui s’émerveille.
Les vertes frondaisons, le serpolet nouveau,
La timide fougère, tous proches à se toucher
Ploient sur son doux passage au point de se coucher,
Chants, vivats et bravos.
L’âme charmée visite une nature esthète
Aux racines rompant Vanité, statue d’or
Dont l’épée brisée rappelle que la vie adore
Nous faire tourner la tête.
Poème écrit en novembre 2010 pour le concours des Papous dans la Tête à l’occasion de la 63ème Journée des Dédicaces de SciencesPo Paris. Le thème de la singularité et les mots en gras étaient imposés.
Imperfections
Voilà vraiment longtemps que je n’avais rimé
Sans but ni fin, sonnet des heures élimées
Où la langueur tranquille des alexandrins
Se déroule patiemment sans mener à rien.
Mes idées en volutes de fumée se sont
Dissipées. Le néant toujours recomposé
Mêle souvenirs muets et rêves sans son.
Mon regard vagabond au dehors s’est posé
Mais dehors est l’Obscur et il y règne en roi
Affûtant encore en mon âme un désarroi
Ciselé d’étoiles à la trop pâle clarté.
Ainsi, quoique la nuit soit une immensité
Dont les ombres, les veloutés, les densités
Inspirent d’autres, les Muses m’ont désertées.
Septembre 2010
Au fil de la plume
Un bout de cahier,
Deux-trois mots jetés
Au hasard. Couchés
Sur le papier.
Les mots s’envolent,
Les écrits restent.
Mes pensées frivoles
Ne sont pas en reste
Et s’enfuient, volée
D’oiseaux bohèmes
Quittant mon poème
Me laissant désolée.
Octobre 2008