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Et voici ma participation à un concours sur le blog du Théorème de l'Escarpin (que j'ai gagné d'ailleurs !)
Ma lecture la plus marquante de l'été a sans aucun conteste été Les Déferlantes de Claudie Gallay.
Un roman comme la marée, où les larmes montent aux yeux et où le sourire tangue sur les lèvres.
D'abord on s'étonne, on renâcle : c'est quoi ce gros pavé ?! 525 pages, un grand format et de touuutes petites lettres. Elle est folle Mamie de m'avoir offert ça, je le trouve où le temps de lire entre les ballades en forêt et Sophocle pour le lycée ?
Et puis timidement, on caresse la couverture, on apprivoise le bleu et le blanc, le phare et les lettres du titre qui disent avec une violence de mot sage "les déferlantes". Ces mots, c'est déjà la promesse d'une mer déchaînée ; on pense aux femmes des marins qui restent sur le quai à attendre, aux jours de tempête où le phare ne sauve pas tout le monde.
Alors on s'interroge, on veut savoir. Quelle femme, quel quai, quelle tempête et quel mort enfin ?
Alors on ouvre, doucement, on tourne les premières pages et on plonge, d'un coup. Et le titre tient sa promesse : la mer impétueuse que l'on découvre est celle des sentiments, la violence d'un chagrin qui ne veut pas se dissoudre : celui de la narratrice et de son "tu" qui saisit aux tripes. Le "tu" qu'elle adresse à un homme qu'elle aime toujours mais qui n'est plus là. Un homme dont on ne sait rien, un homme que l'on poursuit au fil des pages, entre les lignes, entre deux vagues, au fil d'une promenade de la narratrice à la recherche de ses oiseaux.
Elles est ornithologue, la narratrice. La Hague, où elle a déménagé, c'est autant une torture qu'un refuge. Car les gens d'ici, eux aussi, ont leurs morts et leurs non-dits. On navigue en eaux troubles et les regards qu'ils s'échangent, on ne les comprend que bien plus tard. Il y en a qui se reconnaissent mais ne disent rien. Il y en a qui s'aiment mais qui ne devrait pas.
Ici, la mer est immense mais le village donne la sensation d'un huis clos étouffant. Toujours les même lieux, le bar de Lili, l'atelier de Raphaël et le phare au loin. Tous les personnages intriguent, on voudrait tout savoir tout de suite, mais les mots ont leur rythme. On se retrouve pris au piège, à suivre le flux et le reflux des phrases, à écouter les cris des oiseaux et celui du vent, qui érode tout, émousse les passions, amour et haine liés, inextricablement.
Les personnages semblent immobiles, cristallisés dans les vieilles rancœurs, les histoires qu'ils auraient aimés oublier depuis longtemps. Seulement voilà, il y a Lambert, arrivé un jour de tempête et il y a la narratrice qui, pour noyer son chagrin, cherche celui des autres. Dans ce livre, chaque personnage est entier, attachant. Chaque personnage a une histoire, polie longuement par les flots, à tel point qu'il faut être patient pour tout comprendre, quand bien même on avait deviné certaines choses.
Quand bien même on trouvait 525 pages trop long, on se retrouve tout bête à la fin, avec le vague à l'âme et l'envie de partager.
Au bout du compte, Les Déferlantes, c'est un raz-de-marée d'optimisme doux-amer.
C'est (re)parti !
Un nouveau blog tout beau, tout neuf pour poster plein de choses dessus (mais avec pas assez de temps pour le faire).
Bref, ce sera lent et douloureux, il y a encore des bricoles à améliorer, mais ça va venir !
À bientôt (j'espère)
Fin de soirée, Poissy, mai 2009
Modèle : Théo