Curaçao, le souriceau qui poaime


Flux et reflux

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Tartelettes à la fraise


Posté le 26/04/11 dans Sucré - Tartelettes

Tartelette à la fraise 

 

Pour : une dizaine de tartelettes

Préparation : 10 min

Cuisson : 15 min

Difficulté : très facile

  

Ingrédients :

- un pot de gelée de groseille

- une pâte sablée toute faite

- une grosse barquette de fraises

 

Préparation :

Préchauffez le four th. 7 et sortez la pâte du frigo. Garnissez ensuite les moules à tartelette de papier sulfurisé.

À l’aide d’un des moules, découpez la pâte en autant de ronds que possible que vous arrangerez dans les moules. Travaillez la pâte restante, étalez-là et découpez-là à nouveau, et ce jusqu’à épuisement de la pâte.

Enfournez les fonds de tartelettes une quinzaine de minutes en surveillant bien. Pendant ce temps, lavez les fraises et découpez-les en deux.

Une fois les fonds cuits, tartinez une généreuse cuillère à soupe de gelée au fond puis disposez les fraises par-dessus.

Bon appétit !

 


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Tartelettes frangipane & pistache


Posté le 26/04/11 dans Sucré - Tartelettes

Tartelettes

frangipane  &  pistache

 

Pour : une dizaine de tartelettes

Préparation : 30 min

Cuisson : 25 min

Difficulté : moyenne

 

Ingrédients :

-       une pâte brisée

-       100 g de sucre blanc

-       150 g de poudre d’amandes

-       100 g de pistaches entières non salées

-       75 g de beurre

-       1 œuf

-       2 grosses poignées d’amandes effilées

 

Préparation :

Sortez la pâte brisée du frigo et mettez le four à préchauffer th. 6.

Dans un saladier, mélangez la poudre d’amandes, le sucre et le beurre ramolli. Incorporez un œuf et touillez jusqu’à obtenir un mélange homogène. Ajoutez-y les deux tiers des pistaches.

Garnissez des moules à tartelettes (des ramequins font aussi l’affaire) de pâte brisée, avec des rebords d’environ 1,5 cm de haut.  Remplissez de frangipane à la pistache jusqu’à ras bord et décorez d’amandes effilées et du reste de pistaches.

Enfournez environ 25 min, en surveillant attentivement. Démoulez dès la sortie du four et dégustez tiède !


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Muffins au thé Earl Grey


Posté le 25/04/11 dans Sucré - Muffins

Muffins  au  thé  Earl  Grey

 

Pour : une vingtaine de muffins

Préparation : 15 min

Cuisson : 30 min

Difficulté : facile

 

Ingrédients :

-       200 g de farine

-       1 sachet de levure

-       150 g de sucre

-       1 sachet de sucre vanille

-       80 g de beurre fondu

-       2 œufs

-       20 cl de lait

-       2 sachets de thé Earl Grey

 

Préparation :

Préchauffez le four thermostat 6 (180°C).

Dans un récipient, mélangez la farine, le sucre et le sucre vanillé.

Chauffez le lait à la casserole et trempez-y les sachets de thé 3 min, ou plus longtemps si vous voulez un goût plus prononcé. Ajoutez ensuite, hors du feu, le beurre, puis les œufs en fouettant pour ne pas qu'ils cuisent.

Incorporez petit à petit le contenu de la casserole au mélange farine-sucre puis rajoutez la levure.

Versez la pâte dans des moules à muffins en les remplissant au ¾.

Enfournez environ 30 minutes en surveillant la cuisson.

 


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Teru teru bozu


Posté le 24/04/11 dans Travaux manuels - Peluches et grigris

Les Teru teru bōzu sont des charmes japonais que l'on accroche dehors pour faire venir le beaut temps (notamment les veilles de pique-nique). N'hésitez pas à aller lire l'article sur wikipédia, la comptine qui va avec est géniale, toute mignonne mais avec une chute bien glauque.

J'en ai fait un miniature pour accrocher à Léon, mon bonsaï, et puis surtout à mon portable après. S'il fait si beau en France cette semaine, C'EST GRÂCE À MOI ! (en toute modestie).


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Café - Croissant


Posté le 23/04/11 dans Textes - Concours

Une nouvelle écrite pour le concours de SciencesPo sur les thèmes "café-croissant" et "à mi-chemin". C'est en fait un morceau d'un projet plus vaste !

 

Café - Croissant

 

-       Tu as quelqu’un chez toi, pas vrai ?

Nam sursauta. La franchise de son amie ne s’embarrassait jamais de subtilité.

-       Tu ne m’invites plus à dîner et tu ne prends plus de clients chez toi.

Nam remit en place quelques mèches de sa coiffure, y glissa l’ornement assorti à son kimono et se tourna vers Aoi qui nouait son obi sur le ventre.

-       Alors ?

-       Comme un chat de gouttière.

-       Quoi ?

-       Elle s’est installée chez moi comme l’a fait mon chat. Sans rien demander. Et elle est aussi maigre que lui au début.

-       Est-ce qu’elle est entrée  par le vasistas de la salle de bain ?

Nam grimaça sous l’ironie.

-       Non, je l’ai ramassé dans la rue.

-       Une clocharde ?!

-       Une étudiante en architecture…

-       De mieux en mieux. Depuis combien de temps ?

-       Deux mois et des poussières.

-       Elle sait ce que tu fais ?

-       Oui. Je sortais du club quand je suis tombée sur elle.

Nam saisit la poudre et entreprit de se maquiller. Un moment passa puis, se tournant vers sa collègue :

-       Tu peux m’aider avec les faux-cils ?

-       Tu devrais y arriver seul, depuis le temps !

-       Je ne m’habituerai jamais à ce genre de trucs. Je reste un mec après tout.

-       Si peu ! le rembarra Aoi en gluant avec précaution les faux-cils sur le visage de son ami.

-       Tu as même plus de poitrine que moi ! ajouta-t-elle ne se reculant pour mieux juger l’ensemble.

Nam se leva, lissa la soie de son kimono fleuri et fit quelques pas. Il était prêt. Il était Sakura.

***

L’endroit tout entier exsudait le luxe clinquant du bordel bien fréquenté. Tentures de velours ici, vases de porcelaine là, estampes sur tous les murs, mobilier en bois précieux… On était bien loin de la sobriété et de l’élégance d’un véritable établissement de geishas. Cependant, pour les clients, l’illusion était plus que suffisante. Ils étaient en règle générale bien peu sensibles aux charmes ostensibles des ikebana placés sur les tables, y préférant les grâces éminemment plus désirables de leurs hôtesses.

-       Fichtre, un homme !

Le respectable ministre se rengorgea confortablement dans son costume avant d’ajouter :

-       Je n’y croirai pas tant que je ne l’aurai pas vérifié moi-même, Sakura-chan.

Nam reposa la bouteille de saké d’un geste maîtrisé et offrit à l’homme un sourire professionnel avant de répondre :

-       Si vous le désirez, Monsieur le Ministre, je propose également ce genre de services.

-       Vraiment…

L’homme desserra encore un peu plus le nœud de sa cravate, considérant visiblement l’idée. Un vague air de dégoût passa finalement sur son visage et il vida sa coupelle.

-       Contentez-vous de me resservir pour l’instant, ma jolie.

Sakura-chan s’exécuta avec un sourire, levant discrètement les yeux au ciel à l’attention d’Aoi-chan non loin. Quelques coupelles de plus, un ou deux gloussements et la curiosité l’emporterait sur le dégoût. Une curiosité qui lui serait facturée suffisamment cher pour faire blêmir n’importe quel contribuable.

***

            Il était 4h du matin et les clients, dans leurs chambres aux draps de satin, étaient repus et profondément endormis. Dans les vestiaires, des geishas aux traits las se démaquillaient, récupéraient leurs affaires avant de se disperser dans les rues parisiennes obscures et vides. Nam avait enfilé son manteau par-dessus son kimono, trop fatigué pour se changer, et s’apprêtait à partir quand Aoi rentra, un superbe coquard enflant sous son œil droit.

-       Marine ! Qui ?

Posant son sac, Nam se dirigea vers la trousse de secours, sortant au passage une poche de froid du frigo du personnel.

-       Le même que d’habitude.

Son collègue fronça les sourcils.

-       Tu devrais arrêter de le voir.

-       Il paie mieux que les autres. Ça va aller, Sakura-chan.

Cette fois-ci Nam grinça des dents, tendant la poche de froid à son amie. Si elle avait le cœur à l’embêter, c’est qu’elle était déjà remise.

-       Ils ne font pas la différence entre un vietnamien et une japonaise mais ils me rajoutent quand même cette fichue particule…

-       Et moi je suis française.

-       Avec 45% de sang japonais quand même.

-       Ouais, et toi t’es 100% chiant quand tu t’y mets.

Nam laissa un rictus déformer le coin de ses lèvres et lui tendit l’Hémoclar. Elle avait même retrouvé toute sa mauvaise humeur, il pouvait rentrer tranquille.

-       On partage un taxi ? proposa-t-il quand même et Marine accepta d’un grommellement.

***

            Nam referma la porte derrière lui le plus doucement possible. Suspendant son manteau à la patère de l’entrée, il quitta ses chaussures à talons et les garda à la main. Puis il traversa le salon plongé dans la pénombre, se fiant à l’habitude et à la lumière blême des lampadaires perçant entre les vieux volets pour le guider entre les meubles. Son chat Brume, le vrai, vint se frotter contres ses bas puis le suivit dans la salle de bain, attendant que Nam lui ouvre le vasistas. Bondissant sur le panier à linge puis sur l’étagère des serviettes, le matou aux oreilles déchirées sortit errer sur le toit. Sans allumer la lumière, flottant dans la luminosité urbaine de Paris, Nam quitta sa féminité, pliant soigneusement le kimono de soie douce avant de se glisser sous l’eau brulante.

Quelques minutes plus tard, il était couché mais ne s’endormait pas. Il était pourtant déjà près de 6h30. Et puis dans la chambre voisine, le réveil se mit à sonner, suivi d’un bruit sourd, d’une seconde sonnerie plus forte, d’un juron violent et d’un remue-ménage de matin précipité. Apaisé enfin par la voix de l’étudiante incapable de ne pas chanter sous la douche, Nam glissa dans le sommeil.

***

            Depuis quand sa présence lui était-elle devenue indispensable ? Une maquette en construction dans un coin, un énième bouquin sur Le Corbusier, un bol sale dans l’évier… Elle était partout, tout le temps. Elle occupait l’espace sans même s’en apercevoir, exactement de la même façon que Brume, envahissant mais ramenant parfois en gage d’amitié quelque gras pigeon parisien. Ses offrandes à elle cependant étaient bien plus agréables songea-t-il en souriant stupidement à deux croissants tout frais et à la cafetière qu’elle préparait avant de partir en cours.

Il était 11h passées et le soleil d’avril avait largement eut le temps de chauffer le vaste appartement haussmannien que Nam avait hérité d’un oncle excentrique. Il avait toute la journée devant lui pour se promener dans Paris, faire des courses dans le quartier chinois et préparer un bon repas.

Et puisqu’elle était si curieuse, il inviterait Marine.

***

-       Alors, elle arrive quand ton étudiante ?

Nam jeta un coup d’œil à l’horloge qui indiquait 18h36.

-       Elle devrait déjà être là… répondit-il.

Il était en train de sortir son portable de sa poche quand la porte d’entrée s’ouvrit.

-       Je suis rentrée ! s’écria la jeune fille, déboulant en chaussettes dans le salon dans un fatras de sacs.

Entre son sac à dos, sa pochette à dessin et deux sacs plastiques d’épicerie, Nam crut un instant que la frêle silhouette allait se briser. Mais la jeune fille, balançant ses sacs un peu partout dans le salon, vint vers eux avec son dynamisme habituel.

-       Un accident voyageur sur la ligne 12 ! On a été arrêtés 20 minutes en pleine voie, expliqua-t-elle.

Elle s’avança vers eux et posa les courses sur le comptoir séparant la cuisine du salon.

-       Au fait, bonjour ! Je m’appelle Capucine, dit-elle en tendant la main à Marine.

Il y eut une microseconde de flottement et, parce qu’il la connaissait si bien, Nam sut que son amie avait été conquise sur le champ, comme lui l’avait été, par cette spontanéité brouillonne.

-       Moi, c’est Marine, répondit la jeune femme avec un sourire et serrant la main qu’on lui tendait.

-       Au fait Nam, j’ai repris des biscuits à la cannelle.

À son tour, Nam laissa un sourire discret étirer ses lèvres. Sans qu’il n’ait rien demandé, elle avait pensé à lui. De même, elle se saisit spontanément d’un couteau et d’une planche et commença à couper des carottes en morceaux.

-       Capucine, tu ne veux pas plutôt remuer le wok ?

Elle acquiesça et ils échangèrent leurs places pendant que Marine, levant un sourcil interrogateur, continuait à équeuter les pousses de soja. Captant son regard, Nam se justifia :

-       La dernière fois, elle s’est coupée.

-       Dis plutôt que c’est parce que tu veux les émincer en julienne et pas en vulgaires cubes, se moqua Marine.

-       Son père tient un restaurant après tout. Et puis c’est vrai que je suis maladroite.

Marine ne dit rien mais Nam la sentait s’attendrir sous son air froid. Lui-même ne pouvait se retenir de trouver effroyablement mignon cette manière que Capucine avait de le défendre, surtout quand il n’en avait pas besoin. Comme pour illustrer son propos, elle faisait distraitement tremper dans le wok la manche de son pull trop grand. Avec un petit soupir, Nam lâcha son couteau et, enveloppant la silhouette de phasme dégingandée de l’étudiante, il roula tour à tour les manches de mohair bleu pâle.

***

-       Elle est adorable ton étudiante, Nam.

-       Ce n’est pas « mon » étudiante, Marine.

-       N’empêche, t’aimerais bien qu’elle le soit.

Un silence s’étira entre les deux amis, brisé seulement par les froufroutements de la soie et les conversations badines des autres geishas.

-       Vous l’avez déjà fait ?

-       Non.

-       Pourquoi ? Tu sais aussi bien que moi la nature des regards qu’elle te jette.

-       Je… C’est compliqué.

-       Parce que tu l’aimes ?

-       Non !

-       Comme si j’allais te croire. Je connais les symptômes.

-       Non, c’est pas ça. Je sais que… que je l’aime. Ce qui est compliqué c’est moi !

Un silence de plus passa, mais Marine se contenta de le regarder dans les yeux, attendant le fin mot de l’histoire.

-       Pour elle, reprit-il enfin, je suis à la fois un homme et une femme. Et même si je sais lequel je suis, est-ce l’homme qu’elle aime en moi ?

-       Ça, c’est comme le chat de Schrödinger. Tant que tu n’as pas ouvert la boîte, c’est les deux.

-       Quel chat ?!

-       Peu importe. Ce que je veux dire, c’est qu’il faut te mettre à nu. Au sens figuré comme au propre. Lui dire tes sentiments, lui faire l’amour, trouver sa réponse.

Nam se tourna vers le miroir et observa son corps androgyne, ses mains manucurées, son visage fardé.

-       Tu crois qu’elle pourrait m’aimer ? M’aimer comme une femme aime un homme ?

Marine prit l’expression la plus sérieuse qu’il ne lui avait jamais vu et répondit seulement :

-       Ce sont les faux-cils qui font tout.

***

La nuit avait été longue et, hésitant, Nam était resté au club plus tard que d’ordinaire. Jusqu’à ce que Marine le jette dans un taxi en le traitant de lâche, en fait. Bien-sûr qu’il était lâche. C’était la première fois depuis longtemps qu’il tombait amoureux et la première fois d’une femme de sept ans plus jeune et aussi pure. Ses amours précédentes, tourmentées et destructrices, avaient toujours eues pour objets des gens du milieu. Alors oui, il avait peur. Peur d’être trop usé, trop bizarre, trop lui. Peur d’avoir oublié comment un homme ordinaire aime une femme ordinaire.

Le taxi s’était arrêté. Presque 6h du matin. Sans doute dormait-elle encore. Ce serait plus simple. Reculer pour mieux sauter, peut-être, mais plus simple. La serrure cliqueta et, aussitôt la porte ouverte, le bruit de la douche le frappa. La voix qui chantonnait par dessus la radio s’arrêta.

-       Nam, c’est toi ?

-       Oui, oui. Tu es levée tôt !

Il suspendit son manteau à la patère de l’entrée, abandonna ses chaussures dans un coin. Comme toujours lorsqu’il rentrait du travail, il avait envie d’une douche. La porte de la salle de bain était ouverte. Machinalement, il marcha à travers le salon et s’appuya au chambranle.

-       Tu n’étais pas rentré alors je n’arrivais pas à me rendormir.

Malgré toutes ses précautions, il la réveillait donc toutes les nuits. Et toutes les nuits elle attendait qu’il la réveille pour être rassurée. Au point de se réveiller aussi quand il ne rentrait pas. Dos à lui, Capucine s’était remise à chantonner, remuant vaguement son corps de brindille dénutrie. Nam n’avait plus 20 ans, certes. Et Nam n’avait jamais été impulsif en amour. Mais qu’importe. Éparpillant sur le sol ses vêtements, Nam fit glisser le panneau de plexiglas flouté de la douche, se demanda une microseconde s’il ne faisait pas la plus grosse bourde de sa vie après devenir gigolo, puis il entra dans la douche et referma rapidement. Elle prenait ses douches aussi chaudes que lui. Capucine frissonna sous le brusque afflux d’air froid puis une seconde fois lorsque Nam se colla à son dos, croisant ses bras sur son ventre et posant ses mains sur ses hanches, le plus tendrement possible. Capucine se raidit et cessa de chanter puis après quelques secondes où le seul mouvement provenait des gouttes d’eau ruisselant sur leurs peaux, elle respira profondément et Nam sentit tout son corps se relâcher contre lui.

-       Dure journée ?

Pour toute réponse, Nam la serra plus fort, saisi de tournis devant les mots qui ne voulaient pas sortir de sa gorge. Capucine tenta alors de se retourner mais, glissant, elle poussa un glapissement et se cogna au mur de l’espace réduit. Nam la rattrapa et la redressa.

-       Tu ne t’es pas fait mal ?

-       Je… juste maladroite, comme… comme d’habitude.

Elle était tellement gênée que même ses oreilles avaient tourné à l’écarlate. Et elle faisait sa grimace de « j’ai quelque chose à dire mais je sais pas comment » tout en évitant soigneusement de trop le regarder. Ce qui, étant donné leur proximité l’obligeait à se tordre le cou pour fixer le carrelage du mur. Bizarrement, il était content de la voir aussi embarrassée. Parce qu’on ne désire pas aussi intensément un ami après juste un câlin. Nam le savait d’expérience. Se mettre à nu, avait dit Marine. Littéralement et au figuré.

-       Capucine, je suis amoureux de toi.

La jeune femme rougit encore un peu plus et cligna frénétiquement des yeux.

-       Je… je vais être en retard en cours !

Bousculant Nam, luttant contre le panneau, elle trébucha hors de la douche, se sécha en quatrième vitesse et sortit en trombe de la salle de bain dont elle claqua sèchement la porte.

            Nam resta immobile sous l’eau chaude jusqu’à ce que la chamade de son cœur se calmât complètement. Puis il entreprit de se laver, retournant une nuée d’idées noires parmi lesquelles trouver un médecin pour le diagnostiquer somnambule afin de sauver la situation figurait au premier rang. Absolument pas prêt pour une seconde confrontation, il attendit d’entendre la porte d’entrée se fermer pour sortir dans le salon. Démoralisé, Nam songeait à grignoter un paquet de gâteaux à la cannelle quand une feuille de brouillon déchirée posée sur le comptoir attira son regard. Dessus, griffonné, un petit « moi aussi ».

Son estomac fit un looping et, au même instant, la porte cliqueta. Capucine se figea en voyant Nam sa note à la main.

-       T’étais sensé le voir après ! s’écria-t-elle, rougissant à nouveau.

Et elle lui balança à la figure le sachet qu’elle tenait à la main. Dans un réflexe superbe, Nam parvint à le rattraper et l’ouvrit. L’odeur des viennoiseries tièdes lui sauta à la figure, la cafetière siffla. Café - Croissant. Que demander de plus ?

 

Béline FALZON

février 2011


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