Curaçao, le souriceau qui poaime

Mister Magnolia

Dans le monde de la littérature jeunesse, il est des célébrités qu’on ne présente plus. Roald Dahl en fait partie : auteur de livres que tous nous avons eu sur nos tables de nuit, de Sacrées sorcières à Mathilda en passant par La Potion magique de George Bouillon. Ce n’est donc pas de lui que je vais parler, mais de son éternel complice, son illustrateur de génie, Quentin Blake. Trop souvent oublié par la postérité, cet auteur-illustrateur britannique au trait à la fois brouillon et précis croque pourtant avec tendresse les textes de Roald Dahl mais aussi des histoires pour un public plus jeune.

C’est de l’un de ces albums dont je voudrais plus spécifiquement parler aujourd’hui. Réédité en 2010 pour les 30 ans de sa parution (et oui, c’est bien vieux tout ça !), Mister Magnolia nous raconte l’histoire d’un homme fantasque, riche d’une trompette enrouée, de deux sœurs flutiste, d’une patinette géante et d’un nombre incalculable de petits bonheurs. Mais voilà : Mr Magnolia n’a qu’une chaussure.

L’histoire brode autour de ce thème jusqu’à une chute prévisible mais parfaite, au fil de dessins dont les petits détails sont aussi savoureux que les textes qui, dans la version originale (en anglais) riment et se répondent avec humour et poésie. Certaines doubles pages sont magnifiques, Quentin Blake s’amuse pour notre plus grande joie avec les cadrages et la typographie.