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Aujourd'hui, j'ai perdu à un concours. Et du coup j'ai gagné une bouteille de champagne. Vous trouvez que je manque de logique ? Alors j'explique : l'Ivresse et le Flacon, une association de SciencesPo centrée sur le luxe et la création, avait organisé à l'occasion d'une conférence avec des invités de chez Fauchon un concours intitulé "Revisitez le luxe de l'éclair ou du macaron à travers une pâtisserie miniature".
Aujourd'hui étaient sensées se dérouler la conférence et la remise des prix. Seulement les invités de chez Fauchon ont prévenu ce matin à 9h qu'en fait non, ils ne viendraient pas. Du coup les organisateurs, les participants au concours et les auditeurs de la conférence se sont tous retrouvés comme des pommes. Les étudiants de l'assoc ont décidé de remettre les prix quand même, mais il y avait beaucoup d'absents et notamment le gagnant du troisième prix (la bouteille de champagne). Et comme j'étais restée la dernière à papoter avec les organisateurs, c'est moi qui suis repartie avec la bouteille !
Voici donc ma participation, avec petit laïus pipo inclu (cliquez sur l'image pour la voir en grand) :
Luka vu par Mouk au Festiblog 2010. Luka est sensé avoir les cheveux blancs mais il les teint de temps à autres pour passer inaperçu… ou quand le dessinateur est un peu inattentif quand je lui décris Luka !
Voici une version moderne d'un extrait d'un roman de Bove où le narrateur se rêve riche.
Ah, comme je voudrais être riche ! J’aurais de longues boucles d’oreilles. Les gens distingués penseraient qu’elles sont de vrais diamants. Vêtue d’une robe de soie noire Chanel, j’évoluerais avec aisance dans la foule des réceptions chics. J’aurais une olive dans mon Martini. Le Ministre me saluerait au passage. Il interromprait une discussion avec un homme d’affaire américain sur ma prochaine croisière sur le Nil. Je rirais en renversant légèrement la tête et mes boucles d’oreilles jetteraient les mêmes éclats que les pendeloques du lustre.
J’aurais un mari important, suffisamment important pour être souvent absent. Je parcourrais le monde de capitale en capitale, dépensant impunément son argent. Je payerais avec mon American Express. Les employés du Ritz se précipiteraient pour aller garer ma Porsche cerise. D’office, une bouteille de champagne millésimé m’attendrait dans ma chambre. Je soupirerais car il me faudrait encore dîner avec l’ambassadeur et sa grosse femme triste engoncée dans son fourreau de satin bleu roi. Ils me demanderaient des nouvelles de mon mari toujours ailleurs et ma réponse spirituelle ferait trembler de rires les bajoues de l’ambassadeur. Son fils aux yeux brillants et à la peau veloutée m’emmènerait danser et nous épuiserions ensemble nos passions oisives. Il porterait un costume Armani avec des boutons de manchette nacrés.
Je prendrais ma retraire dorée sur la Côte d’Azur. Mon énième mari serait trop jeune pour moi. Le dimanche, sa rolex au poignet et ses clubs en main, il irait rater quelques trous au golf voisin. Alanguie près de la piscine, je m’endormirais, un livre d’auteur à la main. La bonne serait obligée de me réveiller pour le dîner. J’accueillerais mes invités avec un sourire figé par la chirurgie esthétique. Inerte face au Picasso de la salle à manger qui me regarderait de travers, j’observerais d’un œil indifférent une jeune péronnelle, fille d’un émir de mes amis, flirter avec mon jeune mari.
Falzon Béline
avril 2011
Du washi (papier à origami), du papier de soie et du papier alu.