Curaçao, le souriceau qui poaime


Flux et reflux

Calendrier

L M M J V S D
123
45678910
11121314151617
18192021222324
25262728293031

Nocturne 02


Posté le 11/06/10 dans Photos - Végétal

Églantier

Églantier, Poissy, juin 2010


Ajouter un commentaire

Crème de thon


Posté le 09/06/10 dans Salé - Divers

Crème de thon

Préparation : 5 min

Difficulté : ultra facile

Pour : 2 ou 4 personnes (en plat ou en entrée)

Ingrédients :

  • une petite boîte de miettes de thon à l'huile

  • trois cuillerées à soupe de fromage blanc

  • une petite échalote (ou un oignon nouveau)

  • du persil frais (en option)

  • du paprika (ou une autre épice à votre goût)

 

Préparation :

Égouttez soigneusement les miettes de thon, puis versez-les dans un bol. Ajoutez-y le fromage blanc, l'échalote et le persil finement émincés ainsi que le paprika. Mélangez bien. C'est prêt !

Vous pouvez manger cette crème en entrée, étalée sur des toasts, cracottes ou crackers. Accompagnée de salade ou de crudités (carottes, concombre, radis…) en plus des toasts, elle peut constituer un repas complet.

 


Ajouter un commentaire


Posté le 08/06/10 dans Textes - Concours

  Suivez le guide

 

Entrez, entrez, je vous en prie ! Passez la porte de la Chambre Bleue. Cette pièce est la plus importante d’entre toutes. La maison entière se love autour de la chambre Bleue, car c’est la chambre de l’Enfant.

Désormais, la maison est morte, voilà ce que pense la mère. L’Enfant n’est plus là, la vie est partie et seuls demeurent ceux qui en étaient les témoins, comme une exposition consacrée à un peintre inconnu de son vivant. Mais chut, voici la gardienne. Faites-vous discrets et vous pourrez la suivre dans sa ronde. Tenez, la voilà qui pénètre dans la Chambre Bleue. C’est son aile préférée du musée. Son regard erre au milieu sur le bureau et marque un arrêt sur l’étagère où le nounours soigneusement rapiécé, yeux de boutons et pattes de velours, surveille tranquillement la manœuvre des petits soldats de plomb, qui, parfaitement alignés, sont prêts à rejouer Waterloo. Finalement son regard repart vers la fenêtre et les larmes lui montent au cœur. Sans doute est-elle submergée par l’émotion s’échappant en flots intenses du petit tableau bleu où la mer se confond avec le ciel, jusqu’à n’en plus savoir si les voiles blanches des navires flottent sur l’étendue salée ou sur les cotonneux nuages. Mais peut-être est-elle seulement aveuglée par le soleil qui, traversant la fenêtre en flots dorés, illumine cette rétrospective d’une période douce et insouciante. D’une main distraite, elle époussette le cadre de bois clair du paysage marin. Cela fait si longtemps déjà que l’Enfant n’est plus là. L’absence lui fait comme une plaie à l’âme, le genre de blessure qui ne guérit jamais mais que chaque seconde aggrave.

La gardienne, quelque peu remise de son accès de tristesse, soulève le couvercle d’un coffre de bois posé juste sous la fenêtre. En vous approchant un peu, vous y trouverez un trésor qui a, par le passé, souvent fait l’objet d’expositions temporaires et qui y est désormais précieusement remisé. De petites autos aux carrosseries cabossées y côtoient un grand camion de pompier d’un rouge rutilant auquel il ne manque ni l’échelle dépliante ni la lance à eau. La gardienne chasse tendrement quelques jouets du plat de la main : dessous, soigneusement entassées dans une boîte à chaussures, sont rangées pléiades de ces briques de plastique qui s’encastrent pour bâtir d’éphémères châteaux en Espagne et autres tours fortifiées où languissent des princesses rêvant de leur chevalier.

Après avoir refermé le coffre, la gardienne se lève et poursuit sa ronde du côté de l’armoire dont elle entrebâille la porte. Vous sentez ? Ce léger parfum de lavande et d’antimite qu’exhale le placard n’est-il pas le même chez vous ? Bien empilés, les petits maillots de corps sont rangés à côté des pulls-en-laine-qui-grattent-tricotés-par-Mamie. Sur les cintres voisinent le manteau-qui-tient-bien-chaud et la chemise-du-dimanche-chez-Tata, tandis que plus bas on retrouve la cape de Batman en boule sur les jolies-chaussures-qui-font-mal-aux-pieds. Agacée, la gardienne tatillonne lisse le tissu froissé du plat de la main avant de remettre en place l’objet fautif, puis referme le placard.

Comme elle, prenons maintenant une pause sur le lit. Sa paume se perd mélancoliquement dans les nuées de la couette, assortis aux arcs-en-ciel du papier peint. Du bout des doigts, elle suit les contours des dessins naïfs et, de nouveau, ses yeux sont comme une averse. Pourtant, elle se retient encore. Soudain une bosse l’arrête et voilà qu’elle déniche le doudou délaissé, comme elle-même, par l’Enfant. Ce doudou est le clou de l’exposition, Mesdames et Messieurs, la pièce maîtresse du musée. Tout le monde en a eu un qui lui ressemble : crasseux, baveux et abîmé, vous voyez ce que je veux dire ? Une chose immonde, qui dans une autre vie a peut-être été une peluche, une poupée ou un morceau de tissu mais qui désormais ressemble un peu à tout ça et à rien de précis. Une sensation ineffable bouleverse la gardienne qui étreint très fort le doudou avant de le reposer délicatement près de l’oreiller. Puis elle se lève, très vite, lisse les draps, tripote la luciole phosphorescente qui sert de veilleuse et poursuit sa visite comme si un panneau, posé là, l’invitait à le faire.

Enfin, la Mère finit sa ronde par les étagères où elle passe en revue les petits soldats, rectifie la position de l’ours, redresse une photo de l’Enfant à son anniversaire. Tous ces gestes sont empreints d’une lenteur minutieuse, presque bornée. Tout doit être parfait pour accueillir un public qui pourtant reste absent. Elle passe ensuite au rayonnage supérieur. Là, elle dépoussière avec fierté une petite coupe cuivrée qui scande « tournoi poussin de judo, 3ème place ». Elle se souvient bien de ce jour, du sourire de l’Enfant et de son kimono blanc, de sa joie aussi immense qu’il était petit. Tous les autres le dépassaient en taille, même les filles, mais il avait tout de même gagné ! À nouveau, le vague à l’âme la saisit et la rivière de ses yeux menace encore de déborder. Un petit reniflement brise le silence du musée assoupi alors que la Mère attrape un livre au hasard sur l’étagère. Après avoir jeté un coup d’œil coupable autour d’elle - mais vous ne la dénoncerez pas, je vous fais confiance - elle le feuillette rapidement, puis plus lentement. Les images la happent : traits ronds, couleurs pastelles, histoire de grenouille et de prince charmant. Il y a quelque chose d’apaisant dans ces gros caractères et ces jolies phrases, quelque chose qui calme les chagrins même les plus inconsolables comme celui d’une mère trop brusquement séparée de son enfant. Elle range le premier album, en sort un autre et commence à lire à mi-voix pour elle-même. « C’est le matin. Pétronille boit son thé au gruyère devant la fenêtre de sa cuisine. Elle regarde le soleil se lever. Il a bien dormi pendant la nuit et maintenant il est… »

***

Soudainement, un claquement de porte interrompt sa lecture, suivi d’une cavalcade effrénée dans les escaliers, assortie d’un « Enlève d’abord tes chaussures » agacé. Mais qu’importe, tout à coup il est là, lui saute au cou et cri « Maman fais-moi des crêpes ! ». Son cartable tout neuf, qu’il a lancé dans un coin de la pièce, répand pêle-mêle ses cahiers aux pages déjà écornées, une collection de billes (dont un superbe calot violet !) et deux stylos, un rouge et un vert.

La Mère sourit, attendrie :

- D’accord mon grand, mais seulement si tu m’aides à faire la pâte.

- Ouais !!!

Le cri de joie s’achève en danse de Sioux et le mouflet dégringole les escaliers, évitant de justesse son père sur le palier.

- Alors ce premier jour d’école ? s’enquit la mère, soucieuse.

- Parfait. Mais la maîtresse dit qu’il a beaucoup pleuré le matin. Elle veut qu’on lui laisse son doudou la prochaine fois.

Soulagée, la mère vient se nicher dans les bras de son mari.

- Et toi, pas trop dur ? demande-t-il.

Quelque part dans son cœur de mère, quelque chose se brise et un flot salé de pleurs vient inonder le beau costume du père qui, désemparé, cherche vainement un mouchoir.

- Si tu savais ! La maison quand vous n’êtes pas là, c’est comme un musée qui dort, triste à mourir.

 

Effeuilline & Veloutine

Novembre 2009

 

Nouvelle écrite dans le cadre du concours de nouvelles sur le thème Un musée qui dort organisé à l’occasion des escales hivernales 2009 (4ème fête du livre de Lille).


Les phrases en italique sont extraites de l’album

Pétronille et ses 120 petits de Claude Ponti (l’École des Loisirs, 1999).

 

 


Ajouter un commentaire

Fait divers


Posté le 08/06/10 dans Textes - Parcours obligé

Fait-divers

Machin, l'esprit baladeur, ouvrait de grands yeux sur l'inconnu. Son regard se fixa soudain sur deux silhouettes penchées sur lui et son attention alla crescendo. Des silhouettes, depuis quelques jours, il en avait vu passer une myriade innombrable : on venait le voir des quatre coins du pays et, sérieusement, cela avait pour seule conséquence de l'escagasser chaque fois un peu plus.

Mais ces deux personnes étaient source d'un remue-méninge plus intense : il s'y sentait connecté, sans trop savoir pourquoi ni comment. Confusément, il sentait un lien entre elles et lui. L'une en particulier, dont le parfum le charmait, lui semblait un mentor pour comprendre le Nouveau Monde. Souvent elle lui parlait et s'il lui arrivait de zapper le sens de ses mots plus souvent qu'à son tour, il aimait la mélodie des mots et sa douceur brune et ronde.

Parfois aucune silhouette n'entrait dans son champ de vision et ses yeux erraient alors sur le cheval de Troie, le Pégase, le Minotaure, la Sphinge et la Sirène qui formaient un mobile un brin mythique tournant lentement au-dessus de sa tête.

***

Demain dans le journal, à la page du carnet rose, une brève dira "Après 10 mois et 11 jours, la galère de Mlle Duchmol a enfin pris fin. Son fils a vu le jour à la clinique St Alfred hier à 17h12." Une variante dans un autre quotidien annoncera plus sobrement qu'une fripouille pas très pressée a battu le record de la plus longue gestation de la ville de Mouille-les-Oies.


Bien loin de tout ça, fermant ses grands yeux de petit marmouset, Machin s'endormit.

Béline FALZON

Mars 2010

 

Ce petit texte a été écrit dans le cadre du concours des 10 mots de l'Association Francophone d'Amitié et de Liaison. (Je n'ai pas pu le soumettre car j'étais mineure à ce moment-là.) Toute ressemblance avec des personnages réels ne saurait être totalement fortuite.


Un commentaire

Printemps 06


Posté le 07/06/10 dans Haïku - Printemps

Une libellule  

posée au bord de l'étang

rêve à l'océan.


Ajouter un commentaire

Connexion
Login :
Mot de passe :