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Boston libéré


Posté le 20/04/13 dans Au jour le jour - Une année américaine

Boston, Boston outragé, Boston brisé, Boston martyrisé ! Mais Boston libéré, libéré par lui-même.

Sans doute avez-vous entendu parler des évènements de cette semaine. Lundi, à l'arrivée du marathon de Boston, deux bombes ont explosé. Panique générale, il y avait beaucoup de monde dans les rues pour l'occasion, c'était jour férié dans l'état du Massachusetts (Patriot's Day, en plus).

Bilan : 3 morts et plus d'une centaine de blessés.

Pourtant dès mardi matin j'avais cours et malgré les conversations sur le sujet, c'était business as usual sur le campus. Avec le retour du beau temps (enfin !) les pelouses se sont couvertes d'étudiants prenant le soleil et révisant pour leurs examens. La Police faisait son travail, les hôpitaux aussi.

Et puis vendredi matin, après être allée me coucher comme une poule, je me réveille à 7h dans une ville morte. Les deux suspects, deux frères, ont été repérés à Cambridge. L'aîné est mort dans la fusillade qui s'en est suivie, ainsi qu'un policier. L'autre a pris la fuite. S'en suit une chasse à l'homme à travers Boston et les villes avoisinantes. Tout le monde se calfeutre, les rues désertes ne s'emplissent plus que du son des sirènes de police et des hélicoptères. On nous recommande de rester éloigné des fenêtres. Boston retient son souffle. Douze heures durant. Dans mon salon, la télé tourne en boucle sur les mêmes images. Le meilleur moyen d’obtenir des informations est d’écouter en ligne les transmissions radios entre policiers. Dans le genre immersif on ne fait pas mieux. Et pas plus flippant aussi… Au bout d’un moment j’arrête d’écouter et me concentre sur ma dissertation. Puis le couvre-feu est partiellement levé et James parvient jusqu’à chez moi après avoir été coincé sur le campus plusieurs heures. Nous mangeons des pancakes au pépites de chocolat pour le dîner (je suis à court de « vraie » nourriture mais, bien-sûr, j’ai de quoi faire de la pâtisserie). Puis nous jouons à Dominion. Il est en train de me battre à plates coutures quand un tumulte de cris nous parvient depuis la fenêtre entrouverte. Quelqu’un met « We are de champions » à fond et c’est ainsi que nous apprenons que le deuxième suspect vient d’être appréhendé.

Boston est dans la rue. Avec 48 universités dans Boston même, ça fait un paquet d’étudiants qui, après une journée entière coincés chez eux, n’ont qu’une envie : faire la fête. Surtout si vous combinez ça avec le stresse des examens et le fait que c’est vendredi soir… On croirait une victoire des Red Sox au World Series. À deux pas de chez moi, au sommet de la colline qui donne son nom à Mission Hill (un des quartiers les plus étudiants de Boston), des centaines, peut-être un millier, de personnes sont réunies. Ça boit et ça fume dans tous les coins (et pas que de la cigarette), le tout sous l’œil fatigué mais patient de policiers qui, une fois n’est pas coutume, sont applaudis quand ils viennent surveiller ce qui se passe. C’est l’amnistie générale apparemment, malgré la loi interdisant de se promener avec un récipient ouvert contenant de l’alcool. Tous se réjouissent sans arrière-pensée. La fête se poursuit toute la nuit, même la pluie de printemps battante qui s’abat sur les fêtards ne les décourage de scander en cœur « USA, USA ». Nombre d’entre eux sont enroulés dans un drapeau ou porte les couleurs du pays.

Décidément, ils sont fous ces Américains…

 

 

Et pour la blague: http://www.ina.fr/video/I00012416


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